A la mort du roi, la couronne resta en partage entre Duranton et deux princes, ses beaux- frères. Le droit d'aînesse n'est pas en vigueur dans ce pays comme en Europe. Le plus fort des héritiers est élu souverain. Une lutte eut donc lieu entre les trois prétendants. Les deux princes africains étaient d'une force herculéenne ; notre compatriote, au contraire, avait peu de vigueur; mais connaissant assez bien la savate, il espérait qu'un croc-en-jambe lui vaudrait peut-être le trône. Les deux frères combattirent les premiers. Presque de force égale, ils se disputèrent longtemps la victoire; enfin l'un d'eux tomba sur le sable.

En effet, à peine la boisson fut-elle sur le comptoir, que l'irascible spadassin, qui voulait un duel, prit le verre et en jeta le contenu.

Plus prompt que le tigre qui s'élance sur sa proie, le Français se jeta d'un bond sur son adversaire, et lui porta avec le poing et les pieds des coups épouvantables dans la poitrine et sur le visage. Le querelleur n'eut même pas le temps de se défendre; il chancela quelques instants et tomba évanoui, le visage horriblement maltraité. Quand il fut à terre, le Français cessa de le frapper, et tirant tranquillement de sa poche un carnet, l'ouvrit, prit une carte d'adresse à son nom et la colla sur la poitrine du vaincu, puis, s'adressant aux personnes présentes :

Pendant que M. de Lescure se disputait avec le curé Bernier, un gamin causait une émeute dans Mortagne Le mousse de mademoiselle Duclos, le petit Lançon,avait pour mission de retrouver Cloche-de-Bois, afin d'obtenir des nouvelles de Casse-Cailloux.
II s'était mis en tête de faire parler le fameux contrebandier lui-même.
Il avait joué dans ce but une comédie qui prouvait la fertilité d'invention dont il était doué.
S'étant arrêté à regarder jouer des gamins, il en avait repoussé un brutalement.